La romance est l’un des genres les plus populaires en littérature, tous formats confondus. Mais loin d’être homogène, elle se décline en une multitude de sous-genres, chacun avec ses codes, son lectorat et ses tendances.
Certains sous-genres sont historiques, d’autres en émergence.
Pour un auteur, comprendre ces distinctions est essentiel : cela permet de positionner son livre, d’en maîtriser les règles implicites, et d’atteindre plus facilement son public.
Voici un tour d’horizon des principaux sous-genres de la romance, entre classiques incontournables et courants émergents.
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Les grands genres classiques de la romance
Romance contemporaine
C’est le sous-genre le plus vaste et le plus accessible : une histoire d’amour dans un cadre réaliste et actuel. Elle peut être douce ou érotique, dramatique ou comique. On y trouve des intrigues ancrées dans la vie quotidienne : collègues, amis d’enfance, voisinage, divorce, maternité… Les lectrices cherchent ici de l’émotion, de la proximité, du réalisme.
C’est aussi la moins précisément positionnée, la plus vaste, donc plus difficile à faire connaître.
Romance historique
Ce sous-genre plonge les personnages dans une époque révolue : régence anglaise, empire napoléonien, western américain, Moyen Âge, etc. La romance historique repose sur un équilibre délicat entre fidélité à la période et tension sentimentale. Julia Quinn (Bridgerton) ou Lisa Kleypas ont popularisé le genre, et les lecteurs y cherchent autant l’évasion que la sophistication des relations.
Romantic suspense
À la croisée de la romance et du thriller, ce sous-genre introduit une intrigue à suspense (crime, enquête, danger imminent) autour ou en parallèle de la relation amoureuse. Les enjeux de vie ou de mort renforcent l’intensité émotionnelle. Il est apprécié pour sa tension dramatique et sa construction rythmée.
Romance érotique
Ici, les scènes de sexe explicites occupent une place centrale, souvent associées à une dynamique psychologique ou de pouvoir. Ce sous-genre a explosé avec Fifty Shades of Grey, mais il existait déjà via la littérature érotique classique. Attention : l’érotisme ne remplace pas l’intrigue amoureuse — il la soutient ou la complexifie.
Comédie romantique
L’humour et la légèreté dominent. Le “meet cute” (première rencontre inattendue), les malentendus, les personnages secondaires décalés et les rebondissements absurdes sont autant d’éléments typiques. Ce sous-genre est très adapté au format roman court ou aux séries feel-good.
Les tendances Romance récentes et émergentes
La Dark romance
C’est le sous-genre en émergence. Depuis quelques mois aux Etats-Unis et maintenant en France. Les lectrices se lassent des histoires traditionnelles et veulent plus d’émotions.
Ce sous-genre explore des relations intenses, parfois toxiques, où l’un des protagonistes (souvent masculin) incarne une forme d’obscurité morale, de domination ou de violence. On y trouve des thèmes comme l’obsession, la rédemption, le pouvoir. Ce genre divise, mais il attire une base fidèle et passionnée.
Des exemples récents : Haunting Adeline de H.D. Carlton ou les romans de Penelope Douglas. Attention, il nécessite de baliser clairement les avertissements au lecteur (trigger warnings), et de maîtriser les nuances psychologiques des personnages.
Voir la différence entre new romance et dark romance.
La romance LGBTQIA+
Elle prend de plus en plus d’ampleur, dans des configurations variées : romance gay, lesbienne, asexuelle, polyamoureuse, etc. Longtemps reléguée aux marges, elle connaît aujourd’hui une vraie reconnaissance, notamment sur Wattpad ou les plateformes indépendantes, et chez certains éditeurs comme Hugo Romance.
Romance fantastique et paranormale
Vampires, loups-garous, sorcières, dieux, fées… Ce sous-genre mêle univers surnaturels et dynamiques amoureuses fortes. Popularisé par Twilight, il reste très actif, notamment sur Kindle et dans les fan communities. Il est souvent associé à d’autres catégories (young adult, dark romance, fantasy épique).
Il s’agit plutôt de fantasy, qui se raccroche à la romance par une histoire amoureuse. Mais ça marche !
Cosy romance et witchlit
Dans un registre plus doux, on voit émerger une romance apaisante, souvent rurale ou magique. Witchlit, par exemple, associe romance et sorcellerie légère dans une ambiance bienveillante. Ce type de livre se rapproche de la tendance “cosy mystery” (dont la tendance s’essoufle) : un univers enveloppant, des personnages chaleureux, et une histoire d’amour en filigrane.
Pourquoi ces distinctions sont-elles importantes pour un auteur
Identifier le bon sous-genre permet d’écrire plus efficacement, mais surtout de mieux commercialiser son livre. Chaque sous-genre a ses attentes, ses tropes (figures narratives) récurrents, et ses points de tension. Il a aussi ses codes graphiques en matière de couverture, ses hashtags sur les réseaux, ses communautés de lecteurs.
Par exemple, une romance contemporaine érotique n’aura ni la même couverture ni la même structure narrative qu’une cosy romance. Un roman “dark” avec une couverture pastel enverra un mauvais signal au lecteur, qui risque d’abandonner ou de mal noter le livre.
