La lecture est une activité très importante dans ma vie. Elle a toujours eu sa place à chaque étape de ma vie . Lire me permet de me distraire, de m’évader, de rêver, de me transformer, de comprendre et, pourquoi pas d’une certaine manière, de m’éveiller. Lorsque j’ai arrêté de travailler je me suis retrouvée dans la position inconfortable de quelqu’un qui “lâche son trapèze” comme le décrit Olivier Clerc,- spécialiste des métaphores riches d’enseignement dans la manière d’appréhender la vie-, et qui doit attraper le trapèze suivant! Mes enfants avaient quitté le nid familial, mon époux exerçait toujours et j’avais fait le choix pour ma part de cesser mon activité d’assistante sociale dans la Protection de l’Enfance en Danger: qu’allais-je donc faire de cette nouvelle vie, seule face à moi-même?
C’est cette phrase: écrire c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable et l’ouvrir, lue dans l’homme-joie de Christian Bobin, un de mes auteurs préférés qui m’a interpellée. Être assistante sociale donnait un sens à ma vie, quel sens serait celui de ma vie à venir? Et si je passais de l’autre côté, de la place de lectrice à celle d’autrice? C’est ainsi qu’a germé l’idée de mettre à plat le récit de ma vie. En l’explorant j’espérais tirer des enseignements, aller à ma rencontre, celle de mon entourage, découvrir, qui sait, des parts inconnues de ma personnalité… découvrir peut-être la graine d’écrivain en moi…etc
Alors j’ai décidé de pousser cette porte et j’ai écrit: “Coup d’œil dans le rétro” qui n’est autre que le parcours de l’héroïne ordinaire que je suis. Je ne l’ai pas publié, ni vendu. Je me suis contentée de l’imprimer en quelques exemplaires à la demande de mon entourage et de quelques amis, informés de mon projet.
Quelle expérience ce fut! Jean Cocteau disait: “ Écrire est un acte d’amour; s’il ne l’est pas il n’est qu’ écriture”. Voilà comment s’est révélée mon envie d’écrire, enfouie au plus profond de moi depuis des années! Et les retours ont été tellement positifs!
Les thèmes de l’amour, de la résilience, la compassion et la reconstruction auxquels j’ai été inévitablement sensibilisée tout au long de ma carrière professionnelle sont apparus alors comme une évidence de thèmes d’écriture. Encouragée vivement par les miens, j’ai décidé de raconter des histoires de vies, de héros et héroïnes ordinaires comme j’aime à dire, ponctuées d’épreuves, mais aussi porteuses d’espoir. Des histoires de vie qui peuvent faire écho aux nôtres, nous permettre de nous identifier et pourquoi pas nous aider à nous transformer.
Chaque être humain est comme une pierre non taillée quand il naît. La vie, avec son lot d’épreuves, voire de traumatismes, essaie de sculpter cette pierre. Mais je pense que nous pouvons rester l’artiste, le créateur du devenir de cette pierre, de sa transformation en laide ou belle sculpture.
Graziella Del Ponte
