Ô Chers lecteurs des « Uchronies du Songe », je sais combien vous avez, tout comme moi au début, regretté de ne pas vous rappeler de ce rêve-là, ou d’un autre, ou de n’en retenir faiblement que les bribes éparses…
Vous ressentiez confusément au réveil, qu’il eût été révélateur, qu’il vous eût permis d’utiles interprétations, qui sait, pour votre vie même…
Les « Uchronies du Songe » sont la résultante de l’apprentissage de ce « programme », afin de pouvoir reconstituer sinon l’exacte trame d’un puzzle souvent récurrent, mais au moins toutes ses phases successives qui peu à peu libèrent du sens, comme après une nuit obtuse et trop longue, les lumières remerciées de l’Aube…
Quelques pensées …
Qu’en pensez-vous Chers Lecteurs ?
L’homme « augmenté »
ne sera pas forcément le robot
que l’on craint confusément,
mais l’un d’entre nous
qui aura réussi
l’ouverture de nouveaux portails… ?
Et vous-même…
Avez-vous trouvé votre mission de vie ?
Est-ce, comme moi,
de pouvoir écrire,
non le vacarme alentour
mais le pétillement de nos rêves
et le questionnement du monde ?
Par exemple :
n’y a t-il qu’une seule réalité ?
Avons-nous chacun
un double
dont parfois nous soupçonnons le :
« je suis là… » ?
A suivre….
Un extrait du prochain opuscule des « Uchronies du Songe »
Rêvant longuement en couleur,
Il vit que très jeune encore,
trompant l’attention relâchée de tous
au crépuscule,
et se laissant doucement porter
par les vents musiciens,
il se retrouvait rapidement
plus haut
que le plus haut des mornes,
non loin de celle
qui occupait toutes ses pensées,
au dessus des arbres-à-senteurs
nouvellement plantés
et des bambouseraies bavardes
qui tentaient de le dissuader
et de l’effrayer par leurs cris.
A soupirs étouffés,
il s’arrachait,
en catimini,
chaque minuscule plume
inoubliable,
afin que,
trempée dans l’encre
de ses peurs bleues adolescentes,
il puisse écrire
sur les pages intimes
du firmament rêvé,
(présentement trop vaste pour lui),
toute une communauté
de phrases prémonitoires hâtives
dont il n’avait pas le sens,
mais qu’il se récitait de mémoire :
« La Connaissance
n’est pas binaire :
savoir ou ne pas savoir.
Elle est le trajet
adaptable à chacun,
d’un voyage infiniment recommencé… »
Mais il demeurait
intimement persuadé
de l’imperfection
et de l’ignorance
dans lesquelles,
les obsédantes
pensées négatives
et les croyances jalouses,
densifiaient encore
beaucoup de gens,
sans la moindre possibilité
d’un libre essor…
Pris de compassion rebelle,
il raturait alors,
puis chiffonnait
et déformait fiévreusement
ses pages virtuelles
devenues nuages de papier :
instantanément,
le ciel s’obscurcissait
de pluies soudaines,
tristes ou révoltées,
longuement moqueuses,
dangereuses parfois,
toujours amoureuses cependant
du premier arc-en-ciel venu…
Ce temps-manquant
long et bref à la fois
lui fut aussi un temps contrasté :
d’un côté,
ses affinités presque magiques
avec la pluie
et l’orage et le vent,
de l’autre,
sa vénération pour le soleil,
saluant respectueusement
son abondante clarté,
devant l’est chaque matin…
Mais à midi,
il ne cessait d’éviter
ses rayons acérés,
persuadé
que les ailes naissantes
qu’il savait porter à l’insu de tous,
pourraient brûler,
s’il ne sortait
sans d’infinies précautions
de dessous les nostalgiques
maisons-témoins
(datant du Grand Basculement),
encore haut perchées
sur leurs fondations végétales,
domaine secret
qu’il partageait
avec les poules pondeuses
et un vieux lapin blanc…
Gratien midonet