Les romans policiers ont toujours le vent en poupe. Ils font partie des best-sellers et chaque année voit son lot d’intrigues policières passionner des millions de lecteurs de par le monde.
La concurrence y est très forte, outre les grands classiques de Chase, Agatha Christie ou encore Siménon, il y a de nombreux auteurs de romans policiers francophones ou anglo-saxons qui publient chaque année des ouvrages qui rivalisent d’ingéniosité pour captiver l’attention du lecteur.
Le roman policier est un genre à part qui peut englober plusieurs manières d’écrire et de composer son histoire. Cela étant dit, il existe toutefois certains codes que tout bon auteur de roman policier se doit de respecter.
Cet article a été écrit par les conseiller littéraires de Publier son Livre.
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Lire beaucoup de romans policiers
C’est un impératif pour tous les amateurs d’intrigues policières. Nourrissez-vous d’histoires pour comprendre les ressorts principaux mis en œuvre dans ce type de romans, mais aussi pour vous imprégner du ton particulier qui fait tout le charme de ce genre. En effet, si l’on trouve plusieurs styles dans les romans policiers, la plupart sont imprégnés d’un ton spécifique à ce type de roman qui permet à la fois de faire entrer le lecteur dans l’intrigue et de préserver un certain sens du suspense.
Découvrez l’article : comment créer une atmosphère à suspense ?
Et même si vous avez l’intention de casser les codes du genre pour proposer un roman policier innovant, n’oubliez pas qu’il est tout d’abord essentiel de bien connaître ces codes. Les écrivains qui ont le plus réussi à dérouter leur audience en briser les habitudes sont souvent ceux qui les maîtrisaient le mieux auparavant.
=> Consultez notre liste de maisons d’édition publiant des romans policiers
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Une intrigue originale
Il existe pléthore de romans policiers qui sortent chaque année et il semble impossible de pondre une intrigue originale. Pourtant, nombreux sont les auteurs qui y arrivent en jouant sur différents types de ressorts.
Il y a plusieurs manières de donner de l’originalité à un roman policier :
– Changer l’arc narratif
Les romans policiers commencent souvent avec un meurtre, une disparition, un événement marquant dès le premier chapitre, suivent ensuite la présentation des personnages, du décor, puis la confrontation des personnages, des rebondissements, la résolution de l’énigme et enfin la conclusion.
Libre à vous de sortir de ces schémas en commençant l’histoire différemment ou en interchangeant des parties. Attention toutefois à respecter la résolution de l’intrigue qui doit nécessairement arriver à la fin (c’est ce qui tient en haleine le lecteur jusqu’au bout).
– Changer le point de vue
Nous voyons souvent des romans policiers écrits à la première personne où le protagoniste est un inspecteur qui n’a pas une vie facile. Pourquoi ne pas changer le point de vue et partir du coupable ou d’un témoin ?
– changer le coeur de l’intrigue
Et pourquoi ne pas décentrer l’action du meurtre principale et trouver des intrigues différentes, avec des enjeux écologiques, émotionnels, des sous-intrigues qui viennent enrichir l’intrigue principale ? Nous avons un très bon exemple avec « Là où chantent les écrevisses » de Dehlia Owen. Son roman est surtout une ode à la nature où l’on suit le parcours d’une fille rejetée de la société qui trouve refuge auprès des plantes et des insectes. Pour autant, tout le récit suit le déroulement d’une intrigue policière qui finit par prendre toute la place à la fin du roman. Un autre exemple est celui de Bernard Werber qui écrit des intrigues policières dans des romans sur les fourmis, les chats ou les anges.
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Un/des protagoniste/s à relief
Un roman policier est intéressant quand les personnages sortent des clichés habituels du méchant qui veut contrôler le monde ou du héros alcoolique en rédemption. Sortez de sentiers battus en trouvant des personnages riches et construits qui offrent des évolutions différentes de ce à quoi les lecteurs de polars sont habitués.
Les « méchants » ne sont jamais aussi bon quand ils ne le sont pas vraiment de même que les héros les plus appréciés sont ceux qui montrent leur faille et ne sont pas aussi lisses que l’inspecteur colombo. Cela aide le lecteur à s’identifier et permet de sortir des schémas hollywoodiens vus et revus de l’antagonisme bien/mal.
Certains romans s’en sortent si bien qu’à la fin, difficile de choisir qui nous aimons le plus, le criminel ou le policier par exemple.
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Une écriture collée au réel
S’il est tout à fait possible d’utiliser un style imagé pour un polar, les conventions nous amènent plus à utiliser une écriture réaliste et la plus détaillée possible. Généralement, l’intrigue et les personnages sont au cœur du roman et toutes fioritures risqueraient de perturber le lecteur qui n’est pas vraiment là pour lire de la poésie.
Ainsi, nous recommandons un style court et rythmé avec des descriptions précises et un langage qui soit le plus réaliste possible. On oublie les métaphores et les allégories, place au réel pour un roman policier.
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Faire « frémir » son audience
Le but d’un roman policier ou d’un « thriller » en anglais est évidemment de faire frémir de peur ses lecteurs. Ainsi, que ce soit dans l’ambiance ou dans l’action, il est essentiel de prévoir des scènes qui font peur et de créer une atmosphère pour le moins inquiétante et pour le mieux angoissante.
Le but n’est pas d’installer le lecteur dans une routine confortable, mais bien de le faire se ronger les ongles au fur et à mesure qu’il avance dans l’intrigue. N’hésitez pas tuer vos personnages ou à créer des scènes impactantes pour faire frémir votre audience !
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Une ambiance particulière
L’ambiance distillée dans les romans policiers est souvent celle d’un soir d’automne pluvieux ou brumeux. L’intrigue se déroule souvent dans la nuit ou dans des lieux sombres et discrets. L’ambiance peut être retranscrite ainsi, mais aussi dans le ton employé qui tend souvent vers la nostalgie et le désespoir. Nous sommes loin des héros positifs qui savent d’entrée qu’ils vont résoudre l’intrigue, mais plutôt en compagnie de personnages ambigus qui ne savent pas trop où aller et qui doutent eux-mêmes de la réussite de leur enquête. Cette ambiance permet de créer du suspense et de tenir le lecteur en haleine tout au long du roman. Dans un polar, rien n’est jamais certain jusqu’à la résolution finale… voire au-delà !
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Du suspense… et des rebondissements !
Un bon roman policier est un roman où règne l’inattendu. Il est donc nécessaire d’avoir une intrigue originale et d’entretenir le suspense d’une manière où d’une autre. Plusieurs techniques sont possibles. Vous pouvez emmener vos lecteurs dans plusieurs directions pour les perdre, leur faire croire à une résolution facile qui va s’écrouler au dernier moment, distiller des indices qui amènent plus de confusions qu’autre chose, laissez penser que le protagoniste n’y arrivera jamais, etc.
Pour augmenter le suspense, il est important d’inclure quelques rebondissements dans l’intrigue principale avec des « il a presque trouvé » et des événements inattendu qui vont rebattre les cartes.
Le suspense peut aussi s’entretenir grâce au style. Teintez vos dialogues d’incertitudes et dites-en le moins possible, laissez le lecteur s’imprégner de l’ambiance et ne lui mâchez pas le travail.
Évitez les explications à rallonge qui endorment les lecteurs et donnez leur l’opportunité de tirer leurs propres conclusions.
=> Voir l’article 6 schémas narratifs et structures de récits à connaître
Faites relire votre intrigue, assurez-vous que personne ne devine au premier coup d’œil qui est le meurtrier et si c’est le cas, trouvez un twist final qui surprend une dernière fois le lecteur.
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Une chute surprenante
La fin du roman est sans doute l’un des moments cruciaux d’un roman policier, mais il doit arriver d’une manière inattendue. Là encore, apprenez à surprendre votre audience en proposant des chutes inhabituelles, des meurtres non résolus, de nouveaux meurtres, un dernier rebondissement (le meurtrier est en fait le narrateur par exemple), casser les codes et imaginez des twists à n’en plus finir qui feront jouir de plaisir votre audience et leur donneront envie de relire le roman pour déceler les indices qu’ils ont manqués !
Un très bon exemple est le dénouement du film Le Sixième Sens que peu de personnes avaient vu venir.
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Une évolution des personnages
Comme pour tous les types de roman, les personnages doivent évoluer entre le début et la fin de l’intrigue, c’est ce qui donne tout son intérêt à l’histoire.
Faites particulièrement attention à ne pas « utiliser » vos personnages, c’est-à-dire à ne pas les faire exister que pour servir l’intrigue. Ils doivent être aussi crédibles que des personnages du monde réel pour que le lecteur puisse s’y identifier.
=> Voir la fiche de personnages à télécharger
Ensuite, assurez-vous que l’intrigue les a fait grandir. Ils ont compris des choses, changé éventuellement de comportement ou décidé de changer de vie après la résolution de l’énigme. L’évolution ne doit pas nécessairement être positive, elle doit juste montrer que le personnage a vécu quelque chose qui ne le laisse pas indifférent.
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Un petit dernier pour la route… Bien se documenter !
Les meilleurs romans policiers sont ceux qui nous enseignent des choses. Au-delà de l’intrigue originale et des personnages bien dessinés, le romancier profitera de l’occasion pour présenter un monde particulier. Nous retrouvons souvent les classiques comme la médecine légiste, la police, le FBI, l’armée, le monde des trafiquants, mais de nombreux polars explorent d’autres domaines : la campagne, une entreprise, la caserne des pompiers ou encore des amateurs de chasse.
Choisissez un décor, un univers et effectuez le plus de recherches possible pour donner le plus de crédibilité à votre histoire. Le lecteur sera d’autant plus intéressé s’il peut découvrir des choses qu’il ne connaît pas. S’il achète avant tout un polar pour ressentir des émotions fortes, il appréciera toujours être confronté à des univers différents de son quotidien.
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