D nombreux ressorts reviennent dans les romans au cours de l’histoire et l’on peut appliquer certaines règles pour débuter un roman.
Ces ressorts peuvent aussi être appelés des accroches, ils servent à intriguer le lecteur et lui donner envie de continuer la lecture. Plusieurs manières de faire, en entretenant un mystère ou en mettant en scène un événement choquant qui nous tiendra en haleine. Le ton peut aussi parfois suffire pour garder l’attention du lecteur.
Il n’y a pas d’obligations, les meilleurs romanciers sont ceux qui savent contourner les habitudes et se montrer créatifs. Mais pour sortir des gonds, il faut d’abord bien connaître le cadre.
1. Un prénom et c’est tout. L’accroche simple (et efficace)
Paulo Coelho est un des auteurs les plus lus au monde. Son fameux roman l’alchimiste est presque autant lu que la bible. Ce conte philosophique a séduit des millions de personnes à travers le monde. Paulo Coelho raconte dans une préface qu’il ne savait pas du tout ce qu’il allait écrire au moment de débuter son histoire. Il avait juste un nom en tête, Santiago.
Il a écrit : il s’appelait Santiago. Et de là, il s’est contenté de tirer sur les fils de l’histoire. C’est une technique qui se base sur l’intérêt que peut susciter le personnage principal du roman. Il est important de rappeler qu’un bon roman est avant tout l’histoire de quelqu’un que nous avons envie de connaître. C’est le sort du héros qui nous tient en haleine. Paulo Coelho s’est arrangé pour nous présenter quelqu’un, un berger solitaire en Andalousie. Il n’a pas eu besoin de donner beaucoup de précision sur le personnage, quelques phrases et on se demande ce qui va lui arriver.
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D’autres romans commencent par une simple phrase.
« Il est tombé du lit. »
« La foudre s’est abattue sur son garage. »
« Elle s’est allongée sur son lit et a attendu. »
Une phrase énoncée de la sorte pour se transformer en ressort dramatique puissant.
2. Description du contexte
De nombreux romans historiques ou de sciences-fiction utilisent un autre ressort pour plonger le lecteur dans un monde. Les écrivains décrivent l’époque en donnant le plus de détails possible. Cela permet de plonger le lecteur dans une atmosphère, un monde inconnu qu’ils auront envie de découvrir. Parfois, le personnage principal ne viendra qu’au bout du deuxième ou troisième chapitre. Dans ce type de roman, le monde extérieur est tout aussi intéressant que l’intrigue et peut parfois suffire pour captiver ses lecteurs. Ainsi, des milliers de fans de par le monde se jetteront sur un livre de Tolkien juste pour retrouver la Terre du Milieu.
De nombreuses sagas utilisent ce ressort, Star Wars est un bel exemple avec sa fameuse introduction défilante. Pour un film, elle est réduite à quelques lignes, mais pour un roman on pourrait imaginer un chapitre entier dédié à poser le contexte.
Cette technique doit être utilisée quand le contexte est fascinant et particulièrement intéressant. Pour des romans se déroulant aujourd’hui, il est rarement utilisé.
3. Une action
Certaines histoires commencent par une action brutale, un événement soudain qui captive directement l’attention. Beaucoup de polars débutent avec un meurtre, une introduction lugubre qui va donner envie au lecteur de savoir ce qui s’est passé et de suivre le personnage principal jusqu’à la résolution de l’enquête.
Parfois, la mort d’un personnage peut débuter l’histoire apportant un peu de sensation dès le départ. Ces introductions sont souvent rythmées et haletantes et il faut faire attention à pouvoir garder le rythme après. Si l’intro est très intense et que les chapitres suivants se contentent d’être descriptifs, vous risquez de perdre vos lecteurs.
4. Un mystère
Cela peut sembler une évidence. Commencer un roman par un mystère à résoudre est une garantie pour entraîner le lecteur dans l’intrigue. Pour autant, c’est un ressort qui doit être utilisé avec parcimonie. Premièrement, parce qu’il est assez redondant et qu’on le trouve fréquemment dans les polars ou les livres d’aventures.
Si vous pensez débuter votre histoire par le mystère, il est conseillé de trouver une manière originale de le faire pour surprendre vos lecteurs et ne pas suivre les schémas narratifs classiques (personnage face à un mystère, rencontre avec un inconnu qui lui donne un indice qui le mènera à un autre indice jusqu’à la résolution du mystère…). C’est une recette qui fonctionne, mais le roman devra alors être très bien écrit et les intrigues passionnantes pour qu’il se démarque !
5. Suivre le schéma narratif classique
Une grande partie des débuts de romans (ainsi que des films) suivent un schéma narratif classique basé en quatre temps :
– situation de départ
– élément déclencheur qui vient perturber la situation de départ
– appel à l’action, hésitation, réflexion
– début de l’aventure.
Il ne faut pas condamner ces exemples classiques qui ont fait leurs preuves et qui en feront encore.
Si certains lecteurs aiment être surpris, d’autres préfèrent les livres qui reprennent les codes pour s’assurer une lecture confortable et rassurante. Il en faut pour tous les goûts, à vous de savoir où vous positionner.
6. L’intrigue secondaire
Certains romans choisissent de démarrer par ce que l’on pourrait appeler une intrigue secondaire. Dans ce cas, le romancier choisit d’amener le lecteur sur une piste qui rejoindra ensuite l’intrigue principale. C’est un procédé très intéressant qui peut donner plus de profondeur au récit et permettre d’étudier différents types de personnages et situations.
Mais attention, l’intrigue secondaire ne doit pas être juste un artifice pour démarrer le roman et « confondre » le lecteur. Elle doit avoir son importance et apporter quelque chose au récit. Idéalement, cette intrigue secondaire permet d’introduire l’intrigue principale ou peut revenir plus tard vers le dénouement.
=> Voir l’article : 6 schémas narratifs à connaître
7. Une catastrophe
Comme pour de nombreux films dits « catastrophe », des romans débutent par des événements incroyables qui plongent le lecteur dans le feu de l’action dès les premières lignes. Un tremblement de terre, une guerre, etc.
Dans ce cas-là, il est conseillé de bien décrire minutieusement la catastrophe pour donner aux lecteurs l’impression qu’ils sont vraiment. Idéalement, on y aperçoit déjà le ou les protagonistes. Ils sont forcément affectés par la catastrophe et une partie du roman sera sans doute liée à cette catastrophe. Elle peut être le point de départ. Par exemple, une épidémie ravage le monde, il ne reste que quelques survivants (ça vous rappelle quelque chose?).
Comme pour le début mystérieux, il faut faire attention à ne pas créer une intensité trop forte qui pourrait contraster avec la suite de l’histoire.
Voici quelques conseils pour démarrer votre roman. Nous vous rappelons que cette liste est loin d’être exhaustive.
Montrez-vous créatif pour surprendre vos lecteurs. Attention toutefois, l’un des secrets les mieux gardés de la littérature reste dans la création d’œuvre à la fois rassurante et surprenante. Si on fait quelque chose de complètement novateur, on risque de perdre les lecteurs dès les premiers mots. Il est souvent conseillé de reprendre certains codes pour inviter le lecteur dans notre monde ou notre style pour mieux le perturber par la suite, une fois qu’il a déjà été accroché !
Mais là encore, les règles sont faites pour être transgressées. Suivez-votre cœur.
Le début de roman qui sonne juste est souvent celui qui s’impose de lui-même, qui s’écrit presque tout seul. Laissez votre intuition faire son travail !
