Certains préjugés ont la vie dure dans l’imaginaire commun de nombreux auteurs.
Et ces idées préconçues vous limitent parfois dans vos initiatives, ou vous orientent mal dans la jungle de l’édition et de la promotion d’un livre.
Voici quelques idées contre lesquelles vous pouvez aller sereinement, pour réussir à publier et faire connaître vos livres.
#1 Si mon livre ne se vend pas, c’est qu’il n’intéresse pas les lecteurs
Je crois plutôt que s’il ne se vend pas, c’est que les lecteurs ne l’ont pas trouvé.
Des centaines de livres sont publiés chaque jour. Sans une promotion active, très peu de lecteurs potentiels tomberont sur votre livre. Et encore moins l’achèteront.
Je crois que tout livre a un public, mais que le rencontrer demande du travail en suivant les bonnes méthodes.
Pour avoir des dizaines de ventes, il faut attirer des centaines de lecteurs potentiels sur la page de présentation de votre livre.
#2 J’ai publié sur KDP, il faut que mon livre soit aussi référencé en librairies plus largement
Vous nous posez très fréquemment cette question : comment rendre mon livre disponible à la Fnac, Cultura, ou en librairies indépendantes, après avoir publié sur KDP ?
Je recommande de se poser cette question avant de publier. Où sont vos lecteurs ? En librairies physiques à la commande, ou sur Amazon ?
Il est beaucoup plus efficace d’utiliser tous les leviers d’Amazon KDP (Contenu A+, programme KDP Select, promotions proposées par Amazon, qualité de transmission des meta-données supérieure …) , une fois que l’on y est, plutôt que de diversifier sa diffusion.
Diffuser par d’autres plateformes en plus de KDP créera un doublon sur Amazon, car les diffusions des plateformes sont exhaustives. Ce doublon entrainera de la confusion et n’est probablement pas souhaitable pour votre livre.
#3 Il me faut un agent littéraire
Les agents littéraires en France ne fonctionnent pas comme ceux du monde anglo-saxon, où ils travaillent beaucoup avec de nouveaux auteurs.
En France, ils sont peu nombreux et travaillent essentiellement avec des auteurs déjà édités.
Vous pouvez consulter notre liste d’agents littéraires ici.
Travaillez plutôt avec un bon éditeur ou une bonne plateforme d’auto-édition, et passez du temps sur la promotion de votre livre. C’est le plus efficace pour faire émerger votre livre.
#4 Je cherche quelqu’un pour déléguer la promotion de mon livre
Je suis convaincu que seul l’auteur incarne profondément son livre, et peut le faire connaître dans la durée.
De plus les lecteurs attachent de l’importance à la personnalité de l’auteur et à son parcours, avant l’achat, comme après la lecture.
Il est possible de déléguer certains services bien délimités (par exemple le lancement d’une campagne sur les réseaux sociaux, les publicités Amazon Ads, la réalisation d’un book-trailer …), mais il me semble irréaliste de s’en détacher complètement comme le ferait une marque à travers une agence.
#5 Mon livre est le fruit d’un travail unique, cela va être un succès
Votre livre est le résultat d’un travail important, de dizaines d’heures de recherche et de réflexion. Parfois sur de nombreuses années.
Mais ce n’est pas cela qui intéresse les lecteurs.
Ils veulent savoir ce que le livre va leur apporter. Des frissons, de la détente, du rire, des informations utiles, une belle rencontre, de la nostalgie, un voyage … ils recherchent des émotions !
Quelle que soit l’estime que vous avez pour votre livre, détachez-vous en pour identifier ce qui va plaire au lecteur, et le mettre en avant. En fonction des attentes habituelles du genre littéraire dans lequel vous vous inscrivez.
Voir aussi : lettre ouverte aux auteurs qui ne pensent pas à leurs lecteurs
#6 Mon récit de vie a vocation à être lu par le plus grand nombre
Les récits de vie sont parmi les livres les plus délicats à faire connaître.
Les leçons tirées de ces récits sont très souvent précieuses, et l’auteur a à cœur de partager son expérience.
Mais de nombreux récits de vie sont publiés, et ceux qui fonctionnent le mieux sont de deux sortes :
- écrits par des personnalités connues,
- traitant un sujet spécifique, et donc s’adressant à des personnes en recherche d’informations et de retour d’expérience très ciblés.
S’adresser au plus grand nombre n’est pas, à mon sens, un bon choix de communication pour démarrer la promotion d’un livre. Mieux vaut viser un public restreint, et y être bien identifier.
#7 Mon texte doit être parfait
L’écriture d’un livre est un long chemin. De nombreux auteurs placent la barre haute, en retravaillant leur texte pendant de nombreux mois.
C’est épuisant et décourageant.
Il y a un minimum à fournir en réécriture, mais il faut savoir s’arrêter. Ce n’est pas facile.
Le travail avec un beta-lecteur en cours d’écriture, ou un diagnostic littéraire destiné à délimiter les axes de travail sont utiles, selon le stade d’avancement.
Mais chercher à faire trop bien fait courir le risque de ne pas confronter ses écrits aux lecteurs. Alors qu’il faut construire sa plume livre après livre, en échangeant avec ses lecteurs.
#8 Mon livre ne s’est pas vendu, tant pis
C’est dommage, car le parcours d’un livre est de long-terme.
Un livre a plusieurs vies, et notamment plusieurs formats possibles.
Vous pouvez imaginer faire un re-lancement, un nouveau format, ou partir de vos premiers lecteurs pour construire autre chose.
Voilà quelques idées dans cet article.
J’espère que ces réflexions d’expérience vous seront utiles.
