Par-delà les étoiles, naquit une civilisation dépourvue d’amour et de compassion. Les habitants d’Androgia avaient éradiqué tout ce qui se trouvait à la surface de celle-ci, y compris l’espèce qui la colonisa en premier. Des êtres longilignes dont la sécheresse du cœur n’égalait que celle de leur sol, portèrent en ce jour leurs regards sur une planète bleue nommée La Terre. Des nuées de vaisseaux fondirent sur les capitales tels des rapaces sur leurs proies.
Jane Backer apprit ainsi qu’elle n’était pas humaine. Fruit de manipulations génétiques réalisées à des milliers d’années lumières, elle portait en elle les attentes de civilisations déchues. Tout comme elle, d’autres hybrides dispersés sur la planète vont s’engager dans un combat sans merci contre les envahisseurs.
La lignée des 44 doit continuer d’exister pour que le monde perdure.
Comment et quand ce roman est-il né ?
Ce roman est né alors que j’avais à peine 5 ans. Certes, je n’ai eu les mots que bien des années plus tard pour lui donner vie. Je suis tout simplement sortie un jour ayant pris soin, de faire ma valise. Cette dernière composée du strict minimum, devait me permettre de survivre parmi les étoiles, avec mes nouveaux amis. Je me suis arrêtée sur le pas de la porte et j’ai regardé le ciel. Mon père venant me trouver me demanda ce que je faisais. Je lui ai simplement répondu que j’attendais. Sa seconde question fut bien évidemment : qui ?
J’ai dirigé mon doigt vers le ciel en disant : je les attends eux, mes amis. Je n’ai hélas pas conservé tous les détails de cet épisode lié à ma petite enfance. Si l’étape suivante fut de construire un pseudo vaisseau à l’aide de draps et de chaises du salon, elle échoua sauf peut-être dans mon imagination fertile ! Pour le plus grand bonheur de mes parents sans aucun doute.
En 2003, je trouvais le titre de ce premier roman : Le Dernier Jour De L’Aube. Il ne changea jamais. Je me suis assise à mon bureau un jour et je ne l’ai plus quitté jusqu’à y apposer à la dernière page les mots : à suivre.
En mars 2021 il vit le jour après 5 mois d’écriture intense. Ce fut comme une naissance et une délivrance. Une certitude naquit dès cet instant : celle que je n’arrêterai jamais d’écrire.
Pourquoi l’écriture ?
J’ai toujours rédigé des histoires depuis mon plus jeune âge, inventé des mondes bien à moi qui ont souvent constitué des refuges lors de moments difficiles. Mon père adorait lire, je découvris à 4 ans l’univers magique de la littérature. Un monde sans limite et sans frontières. J’appris à lire très rapidement et dévorais tout ce qui me tombais sous la main. À 12 ans La République de Platon fut mon livre de chevet. Mais la révélation vint de Victor Hugo avec Les Misérables. Mon goût pour la littérature me poussa dès lors à écrire davantage. Au fil des années, j’ai accumulé les carnets et remplis les étagères. Des idées que je couchais sur du papier sans forcément les faire aboutir. Je restais cependant persuadée que quelques-unes d’entre elles me serviraient un jour et je ne me suis pas trompée ! J’écris dès que j’en ai l’opportunité, ce n’est pas une contrainte c’est une nécessité absolue. Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé comme l’écrivait Lamartine, si je pouvais remanier cette citation je pense que j’écrirais sans aucun doute : si l’écriture ne devait plus être, tout mon monde serait dépeuplé.
Pourquoi ce sujet ?
Depuis ma plus tendre enfance j’ai toujours entendu que j’avais la tête dans les étoiles. Je pense que ce n’est pas complètement faux et je le revendique même. Il est difficile d’expliquer pourquoi, dès l’âge de 4-5 ans je rêvais déjà de planètes et d’êtres venus d’ailleurs. Je me souviens de ces instants où je restais assise pendant un temps inconsidéré devant des émissions relatant les mystères de notre galaxie. Lorsque je sus écrire j’avais toujours un petit carnet où je notais « ce que je ne devais pas oublier ». L’émission terminée, je regagnais ma chambre et expliquais à ma manière ce que je venais de voir et ce j’en avais déduit. La science-fiction me passionna très tôt. J’aimais ce monde mystérieux, impossible à atteindre et qui restait l’objet de questionnements et matière à fascination. Les technologies avancées, des civilisations inconnues aux pouvoirs inégalés, les planètes qui demeurent ignorées de nous tous…Tout ceci me fascine depuis toujours. Il fut donc évident que mon premier roman ne pouvait aborder un autre domaine que celui de la science-fiction. Lorsque l’on voit ce que cette année nous réserve comme surprises dans l’espace, je reste convaincue que c’est un champ d’investigation qui ne cessera de nous livrer au fil du temps ses secrets mêmes les plus fous. Les films nourrissent également mon imagination depuis bien longtemps : Alien, Star Wars, La Guerre des Mondes, Terminator restent sans aucun doute mes grandes références.
D’autres sujets ?
Je suis passionnée par les thrillers psychologiques, le genre policier, la fantasy et tout ce qui touche à l’univers de la médecine légale. Il m’arrive souvent de lire deux ou trois livres en même temps. Il n’est pas impossible, même certain pour ne pas dire, que je me lancerai dans l’un de ces genres peut être deux mêmes. Je pense que lorsque l’on écrit dans un domaine bien précis il est impossible de ne pas en atteindre d’autres par ce biais. J’ai déjà en tête un roman fantasy, le titre, quelques personnages et l’époque.
Conception
Je l’ai écrit et imaginé en plusieurs étapes. L’histoire ne pouvait se résumer selon moi à un seul tome, pour la cohérence, la compréhension, pour y maintenir un rythme, une progression, un suspens, une évolution des personnes et une intrigue aboutie. C’est un peu comme une partie d’échecs qui se joue où chaque adversaire place ses pions, les avance dans une logique précise. Sauf que celui en face de nous, réécrit le jeu, invente une autre histoire, y amène sa touche personnelle. Les personnages quels qu’ils soient devaient amener leur propre vécu et ne pas maintenir quelque chose de convenu comme déjà prévisible. Chaque chapitre est une nouvelle histoire où le lecteur plonge pour la première fois, découvrant un personnage, apprenant à se familiariser avec d’autres. Quelques informations clés relient les chapitres entre eux et donnent des indices au lecteur : sur le lien entre les personnages, leur nature et même sur la trame du second tome qui est déjà depuis mai en court de rédaction. Je l’ai conçu également comme un voyage amenant les lecteurs dans des univers différents où mythes et croyances se mêlent à la réalité. Un voyage qui je l’espère sera pour certains initiatique ou révélateur ainsi qu’une interrogation sur notre perception de l’inconnu, sur ce qui est visible ou ne l’est pas, sur un monde qui nous attire et nous effraie même parfois.
Ecrivain…un parcours, une quête, des embuches, des questionnements ?
Me lancer dans un monde inconnu où je débarque avec un univers qui m’est propre, que je porte avec ferveur dans cet ouvrage est-ce suffisant ? Me retrouver face à une route avec pour tout bagage la certitude de n’être que moi et voir des grands noms de la littérature s’afficher en lettres d’or, était-ce rassurant ? Avancer prudemment persuadée qu’à tout moment l’on me dira : que faites-vous là ? Vous vous êtes trompée, vous n’avez pas votre place ! Progresser en me disant que je peux y arriver, peut-être la boule au ventre mais confiante. Mais, derrière et avec vous il y a les vôtres qui vous soutiennent qui croient en vous, et ceux qui vous donnent une chance de faire connaître votre histoire ou vos histoires : votre maison d’édition. Finalement vous n’êtes plus seul(e) face à vos interrogations. Alors avec tous ces questionnements et quelques certitudes, je me lance, prête à gravir ces montagnes d’indulgence ou pas, en ne cessant un seul instant de clamer haut et fort que je n’ai écrit qu’avec passion. Si cette dernière est contagieuse alors ce sera pour mon plus grand bonheur.
Une réussite personnelle, professionnelle ?
Il est encore difficile pour moi d’imaginer ce qui m’arrive, souvent je vais sur les sites où mon livre est référencé et je me pose toujours la même question : est-ce bien moi ? C’est avant tout une expérience personnelle incroyable, si l’on m’avait dit que j’aurais un jour écrit un ouvrage, je pense que j’aurais dit à cette personne qu’elle méritait une consultation ! Il est difficile de parler de « réussite » je pense qu’accomplissement serait un terme plus approprié. Seuls les lecteurs jugeront de la réussite, j’espère en tout cas qu’elle sera au rendez-vous pour leur plus grande satisfaction.
Des difficultés ?
Je pense que tout écrivain confirmé ou novice a l’appréhension avant toute chose de la page blanche, ou encore de celle qui paraîtrait insipide. J’étais souvent inquiète à l’idée de n’écrire que quelques lignes par jour. Une inquiétude vite balayée lorsque les jours suivants le clavier surchauffait ! Certains de mes élèves en tant que professeure de français me disent souvent que je suis bloquée dans un autre espace-temps. Il a été difficile néanmoins, même si certains, au vu du choix du genre vers lequel j’ai porté mon intérêt, de me départir de cette tendance à affectionner le parler et les tournures des 17ème -18ème siècles. J’ai essayé de ne pas tomber « du côté obscur de la force » ! Je ne suis pas scientifique et malgré les idées développées certains points concernant la mécanique, les structures, les alliages, la médecine ont suspendu le vol de mes idées à certains moments.
J’ai toujours aspiré au percutant en tant que lectrice. Il ne faut pas se remettre d’une lecture elle doit nous laisser KO. Peut-être les modèles de ceux que j’admire ont trop tourné dans ma tête. Lorsque l’on se trouve de l’autre côté de la barrière c’est différent. J’ai choisi d’être moi dans ce roman, juste moi. Faire aboutir une idée, un concept, rester crédible, créer perpétuellement en se demandant si la source ne se tarirait pas un jour, autant de questions que tout un chacun a pu se poser au fil des pages. Chacun a ses propres incertitudes, à nous de ne pas nous laisser manger par elles.
Qu’y trouver, un lendemain ?
Une réponse, un sentiment, une certitude, une conviction… Ce que l’on souhaite y découvrir cela reste propre à chacun. J’ai imaginé cet ouvrage comme un voyage, guidé par des personnages qui reflètent certainement une part d’entre nous, cachée, révélée ou en sommeil. C’est une histoire que chacun pourra lire, car pour en avoir fait l’expérience, la science-fiction demeure un monde un peu à part, parfois difficile à appréhender. J’avais juste envie que chacun puisse faire ce voyage à travers ce roman, découvrant l’univers des étoiles et de nos galaxies avec les mêmes yeux que cette petite fille de cinq ans que j’ai été un jour.
Quelques mots de vous à moi…
Née à Nantes le 8 juillet 1969, je n’ai cessé de voyager depuis mes 4 ans découvrant ce que le monde avait à nous offrir de plus beau. Après un DEA d’études Romanes à Paris Sorbonne, Paris IV en 1998, j’ai décidé de voyager dans le monde du silence en devenant monitrice de plongée en 2013. La Polynésie, La Nouvelle Calédonie sont mes derniers ports d’attache. Professeure de français, j’exerce désormais sur cette île que l’on appelle « Le Caillou » (Nouvelle Calédonie). Je suis passionnée par les voyages, la photographie sous-marine, l’Histoire, les arts martiaux et la littérature. La défense des espèces animales et la protection des océans sont des causes pour lesquelles je ne cesserai jamais de me battre. J.ALH.
