Ça y est, vous avez mis la touche finale à votre roman. Vous venez de clore le dernier chapitre, vous avez tout relu et fait lire votre roman à vos amis qui l’adorent. Vous êtes en pleine confiance. Vous avez passé des mois, voire des années à travailler sur ce roman et il est enfin temps de l’envoyer aux éditeurs !
Mais attention, les comités de lecture veillent au grain ! La porte qui mène à la publication est jalousement gardée et il ne suffit pas de toquer. Dans cet article, nous vous invitons à la rencontre du comité de lecture en vous donnant quelques conseils pour les convaincre de vous laisser passer.
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Un comité de lecture, qu’est-ce que c’est exactement ?
Les comités de lecture sont composés de lecteurs amateurs ou professionnels qui ont pour objectif d’effectuer une sélection des romans qui arrivent dans les bureaux d’une maison d’édition. En effet, certaines maisons comme Gallimard reçoivent des milliers de manuscrits par mois et elles embauchent des gens juste pour faire le tri.
Toutes les maisons d’édition ont un comité de lecture qui n’est parfois constitué que d’une seule personne. C’est une étape essentielle et nécessaire qu’il faut pouvoir passer pour espérer voir son projet atterrir sur le bureau de l’éditeur avec une petite note positive.
La plupart des comités de lecture fonctionnent avec des fiches de lecture qui permettent de résumer les ouvrages et de les présenter de manière concise aux éditeurs. Ils regardent le fond et la forme d’un roman et donne une appréciation personnelle qui sera éventuellement prise en compte par l’éditeur.
Il est important de savoir que beaucoup d’ouvrage envoyé ne passent même pas ce stade-là et sont directement jeté au panier, ce sont les projets bourrés de fautes, imprécis ou qui ne respectent pas les consignes de la maison d’édition. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas prendre cette étape à la légère. L’avenir de votre roman est en jeu.
À quoi ressemble une fiche de lecture ?
Avant de passer aux conseils, voici un exemple type d’une fiche de lecture qui va vous permettre de voir ce qui est jugé par la plupart des comités de lecture. Cela peut vous aider à bien peaufiner votre demande.
Nom du Lecteur :
Genre du manuscrit :
Numéro du manuscrit :
Date de réception :
Date de fin de lecture :
Public concerné :
Qualités de style et de forme :
Qualité de l’orthographe :
Qualité de la syntaxe :
Accessibilité de l’ouvrage (terme technique, vulgarisation, etc) :
Qualités de fond, l’ouvrage est-il prenant ?
Qualité des personnages ? (attachants, crédibles, processus d’identification?) :
Qualité des dialogues :
Qualité des descriptions :
Ce manuscrit peut-il être publié en l’état ?
Note de 1 à 10 :
Commentaires supplémentaires :
Ainsi, avant d’envoyer votre manuscrit, demandez à vos proches de le lire en remplissant une fiche similaire. Cela peut vous donner une idée.
Comment convaincre le comité de lecture ?
1. La forme
Tout d’abord, il est important de respecter les règles de l’art pour la forme de votre manuscrit. Pas de place pour la créativité dans cette partie. La plupart des éditeurs demandent des textes sans images, avec une police courante et lisible, un interlignage double et une taille de police de 12. Le manuscrit doit comporter le nom de l’auteur avec ses coordonnées pour être contacté. N’oubliez pas d’indiquer à la fois votre numéro de téléphone et votre e-mail pour que l’éditeur puisse choisir son moyen de communication.
2. L’orthographe !
Cela peut sembler évident, mais la meilleure manière de convaincre un comité de lecture est de lui proposer un texte facile à lire, sans fautes et avec une syntaxe irréprochable. En effet, les fautes d’orthographe rendent la lecture pénible et pour des personnes qui font ça à longueur de journée, les coquilles peuvent vite devenir rédhibitoires. Même un roman de génie avec plein de fautes dès le premier chapitre risque de ne jamais passer la porte !
Demandez à des amis bons en orthographe de vous relire et passez votre roman dans un logiciel de correction efficace.
3. Bien choisir son éditeur
Il existe des milliers de maisons d’édition et toutes proposent des ouvrages différents. Prenez le temps de chercher un éditeur qui vous convient, que vous aimez et qui publie des livres similaires au vôtre. Nous vous conseillons de regarder les ouvrages déjà publiés par l’éditeur et de vérifier que votre roman correspond.
Idéalement, vous avez déjà lu des ouvrages et vous êtes capable d’en parler. Dans votre lettre d’introduction, n’hésitez pas à utiliser ces références pour montrer votre intérêt pour cet éditeur en particulier. Vous pouvez également utiliser cela pour expliquer pourquoi vous pensez que votre roman convient à cette maison.
4. Vérifier la ligne éditoriale
Les maisons d’édition possèdent des lignes éditoriales qui varient énormément d’une maison à une autre. Certaines maisons n’ont pas de ligne éditoriale et publient à peu près tous les types d’ouvrage, c’est le cas notamment des grosses maisons comme Gallimard ou Flammarion. D’autres maisons d’édition ont des lignes éditoriales très précises et si votre roman n’y correspond pas, il ne sera même pas lu.
Gagnez du temps et faites gagner du temps en lisant soigneusement les sites internet des maisons d’édition auxquelles vous envoyez votre manuscrit.
5. Prêtez attention aux consignes de l’éditeur
Évitez les envois automatiques et faites bien attention, car certaines maisons d’éditions ont des conditions particulières pour l’envoi des manuscrits. Vous trouverez ces consignes généralement dans la partie « envoyer votre manuscrit » du site internet. Il est par exemple inutile d’envoyer un manuscrit par courrier à une maison qui n’accepte que ceux envoyés par courriel. D’autres vont aussi demander un nom de fichier précis et un synopsis.
6. Rédigez un mail clair et succinct
De nombreuses maisons d’édition proposent des formulaires que vous avez juste à remplir. Mais pour d’autres, il faut envoyer un e-mail pour présenter votre projet. Soyez succinct et précis dans l’usage des mots. Cela vaut particulièrement pour les petites maisons d’édition où le comité de lecture est constitué de l’éditeur lui-même. Il sera sensible à un e-mail personnalisé où vous expliquez pourquoi vous avez choisi sa maison d’édition.
De manière générale, l’e-mail commence par une courte présentation de l’auteur, puis du projet et enfin de pourquoi il convient à cette maison d’édition. Il ne faut pas donner trop d’information et privilégier l’écriture d’un résumé ou d’un synopsis pour en dire plus sur l’ouvrage. Il est également possible de joindre une biographie et un lien vers votre page personnelle.
7. Soignez le résumé
Certaines maisons d’édition demandent un résumé ou un synopsis de votre roman. D’autres n’y font pas mention. Il n’est pas toujours recommandé de le faire. Certains comités de lecture n’iront même pas lire le roman si le résumé ne leur parle pas, et il est alors préférable de leur donner directement le roman. Cela dépend un peu de la force de votre ouvrage. Si l’histoire est absolument géniale et le style moins, un résumé peut aider. Dans le cas contraire, autant s’abstenir.
Inutile de préciser que la forme et le fond de ce résumé doit être absolument parfait. Pas une seule coquille et une vigilance sur la syntaxe. Un résumé mal écrit ne donne tout simplement pas envie de lire l’ouvrage.
8. Ne pas douter de soi
Dernier petit conseil pour la route. C’est assez effrayant d’envoyer un manuscrit surtout quand on sait que la grande majorité termine à la corbeille. Pour autant, si vous avez suivi tous ces conseils à la lettre et que vous avez un ouvrage digne d’être publié, il ne faut pas douter et faire de la fausse modestie. Allez-y franco en présentant votre ouvrage comme quelque chose d’unique et de bon. L’énergie positive que vous mettez dans l’écriture du résumé ou du mail se ressentira à la lecture et influencera le comité de lecture favorablement.
Bien entendu, ne rentrez pas non plus dans l’arrogance en vous présentant comme le prochain Céline. Soyez sûr de vous sans en faire trop.